Lorsque l’on s’engage dans le parcours pour devenir psychopraticien, nous avons à prendre de nombreuses décisions. Tout d’abord, nous aurons à choisir le courant de thérapie qui résonne le mieux avec nous. Ensuite, nous sélectionnerons la formation qui nous convient. Puis viendra le moment de choisir un logo, créer un site web, déterminer le lieu où exercer. Le choix de la déco du cabinet est un moment exaltant. Et enfin, nous pourrons nous lancer en tant que professionnel de la psychothérapie. Pourtant, au moment où l’on franchit cette étape décisive, il est fréquent de voir surgir le syndrome de l’imposteur.
Le syndrome de l’imposteur est ce sentiment insidieux qui nous fait douter de nos compétences, de notre légitimité et de notre capacité à réussir. Il peut se manifester chez les psychopraticiens qui se lancent dans leur propre pratique, remettant en question leur expertise, leur capacité à aider les autres et même leur place au sein de la profession.
Dans cet article, nous explorerons comment devenir psychopraticien tout en cultivant un sentiment de légitimité professionnelle.
Le syndrome de l’imposteur est un phénomène psychologique courant. Il semble toucher plus facilement les femmes, qui peuvent en souffrir lorsqu’elles se lancent dans une nouvelle carrière, telle que devenir psychopraticienne. Ce sentiment d’imposture est souvent ressenti lorsqu’une personne doute de ses compétences, malgré ses qualifications et son expérience.
Il est important de comprendre que ce syndrome est fréquent. Certaines statistiques annoncent qu’environ 70% de la population l’a expérimenté déjà au moins une fois.
Ce syndrome conduit à des ressentis très inconfortables. De ce fait, ils peuvent réduire en pièces notre rêve de devenir psychopraticien. La peur qui paralyse pourra nous amener à retarder le projet, voire à l’occulter complètement. Et ce serait bien dommage !
Il est important de se rappeler que la présence de ce syndrome ne remet pas en cause les compétences réelles du praticien en psychothérapie.
Au fond, ce syndrome n’est qu’un écran de fumée, créé par soi-même! Et heureusement, il existe des moyens de s’en prémunir.
Il se caractérise par le fait de se sentir illégitime, de croire que l’on ne mérite pas sa place et que l’on est un imposteur dans son domaine. Ce sentiment peut se manifester de différentes manières et avoir un impact négatif sur notre confiance en nous-mêmes.
Premièrement, le syndrome de l’imposteur peut se traduire par une peur constante d’être démasqué. On peut avoir l’impression que nos clients vont découvrir que l’on ne sait pas vraiment ce que l’on fait. Ou pire, que l’on est incapable de les aider. Cette peur peut être paralysante et peut nous empêcher de prendre des initiatives, d’oser affirmer nos compétences. Il est ainsi difficile de nous sentir légitimes dans notre rôle de psychopraticienne.
Deuxièmement, le syndrome de l’imposteur peut également se manifester par une tendance à se comparer en permanence aux autres. On peut se sentir diminuée par les réussites des autres thérapeutes et se dévaloriser. On se demande pourquoi on n’obtient pas les mêmes résultats ou pourquoi on ne se sent pas aussi compétent. Cette comparaison constante nous empêche de reconnaître nos propres talents et de nous sentir légitimes dans notre pratique.
Pris dans la nasse de ce syndrome, nous nous comparons aux autres toujours en notre défaveur. Nous nous attardons peu sur nos points forts, voire sur ce qui nous rend plus compétent que les autres. Non, nous ne voyons plus que ce que les autres ont, et que nous estimons alors ne pas avoir.
Troisièmement, le syndrome de l’imposteur peut générer des pensées négatives constantes. On peut se répéter sans cesse des phrases du type « je suis nulle », « je ne mérite pas d’être psychothérapeute ». Evidemment, à se le répéter sans cesse, on ne peine pas à se convaincre.
Le psychopraticien qui doute autant peut également éprouver une anxiété intense avant et après les séances thérapeutiques.
Tout d’abord, les attentes élevées qu’il se fixe peuvent être un déclencheur majeur. En tant que professionnel de la psychothérapie, ils peut se sentir obligé d’être performant de manière irréaliste. Il peut ainsi espérer résoudre très vite des problématiques qui nécessitent un temps conséquent, même pour un praticien confirmé. Cela engendre bien sûr une pression excessive sur lui-même.
Les antécédents personnels et les expériences passées peuvent également jouer un rôle dans le développement du syndrome de l’imposteur. Les personnes qui ont fait le choix de suivre cette vocation à l’issue d’une reconversion ont leur propre histoire dans leurs bagages. Si l’on a vécu des expériences qui ont ébranlé notre confiance en nous-même, nous serons évidemment plus vulnérables à ce phénomène. Il est certain que si nous avons été rabaissés, exploités dans de précédentes fonctions, voire même dans notre vie en général, nous serons moins étanches à ce syndrome.
Mais encore une fois, même s’il s’agit de facteur concourant à ce syndrome, il ne s’agit pas d’une fatalité.
Si le psychopraticien qui débute a une tendance naturelle à la critique, voire au perfectionnisme, il sera soumis à une onde de choc plus forte.
En soi, être critique n’est pas un problème en soi. Les critiques ne sont pas toujours négatives. Un critique de cinéma, par exemple, a recours à ce trait de sa personnalité. Ce qui ne l’empêche pas d’être en mesure de faire des critiques élogieuses.
Là où cela se complique, c’est lorsqu’au cours de ce syndrome, cet esprit critique devient une mitraillette qui tire en rafales sur l’estime de soi !
Le perfectionnisme est un élément qui pèse lourd dans la survenue du sentiment d’imposture.
Heureusement, là aussi, il est possible de s’en servir de façon positive, comme d’un levier d’amélioration.
Evidemment, oui !
Devenir psychopraticien ne nous enlève pas notre humanité, avec nos espoirs, nos doutes.
Il y a beaucoup de préjugés sur le métier de psychopraticien, ou psychothérapeute en général.
Non, nous ne sommes pas des machines sans émotions. A ceux qui pensent qu’un psychologue ou psychopraticien se doit d’être neutre, j’aurais envie de leur demander s’ils auraient eux-mêmes envie de raconter leur vie à un mur. Ou tiens, puisque c’est très en vogue en ce moment, pensent-ils que ChatGPT peut les accompagner en psychothérapie ?
Débuter un travail de psychothérapie, c’est rencontrer une personne, bien réelle, avec des affects, des émotions.
C’est une question légitime. Puis-je me sentir compétente pour accompagner des clients en perte de confiance, si moi-même je doute ?
Cela me rappelle une boutade de ma sœur : comment vendre de la confiance en soi si on n’a pas un échantillon sur soi ? !
En réalité, nous avons d »ores et déjà confiance en nous. Nous sommes seulement temporairement déconnectés de cette confiance. Qu’est-ce qui me permet d’être si affirmative ?
Si ce n’était pas le cas, nous n’aurions même pas envisagé ce métier. Nous n’aurions pas suivi une formation en psychothérapie. Nous n’aurions pas projeter dans notre esprit l’image de notre cabinet de thérapeute.
Une part de nous sait très bien que nous en sommes capable.
L’approche systémique individuelle peut être un outil thérapeutique de choix pour reconnecter cette ressource.
Avoir expérimenté cette peur nous permet d’accompagner avec sincérité et pertinence. Au moins, nous ne sortirons pas des banalités affligeantes. D’expérience, nous savons que ça ne sert à rien. A part à enfoncer un peu plus la personne, peut-être.
Il n’y a pas que l’accompagnement psychothérapeutique en lui-même qui peut soulever des doutes.
Devenir psychopraticien signifie aussi devenir chef d’entreprise. Et cela conduit à assumer des tâches pour lesquelles nous n’avons pas nécessairement d’expérience.
A la gestion administrative, comptable et juridique, s’ajoutent les missions commerciales et marketing.
Super, nous avons trouvé l’endroit idéal pour exercer. Choisir la déco a été un moment positif et agréable dans notre cheminement pour devenir thérapeute.
Maintenant que nous avons ce bel endroit cocooning pour recevoir nos clients, il nous reste à … trouver ces clients !
Et là, nous avons plusieurs options : apprendre par nous-même à gérer notre marketing. Créer ses cartes de visite, son site web, puis enclencher sa publicité.
Ou bien nous pouvons choisir de nous en remettre à des professionnels aguerris, avec des résultats plus sûrs et plus rapides. Cela a un coût, qui peut être rapidement rentabilisé.
Il y a aussi la possibilité d’être accompagné par des consultants en création d’entreprise.
Cette phase de démarrage de l’activité peut être source de stress si nous avons un délai très court pour assurer un revenu conséquent. Evidemment, celui-ci pourra impacter notre confiance dans notre projet.
Le lancement d »activité fait monter nos niveaux d’adrénaline, mais demeure néanmoins une phase normale de toute activité indépendante.
Sur ce point, j’ajouterais que notre métier est en plein essor. Nos clients nous recommandent à leur entourage. En moyenne, un client nous réfère deux personnes. De plus, nous sommes dans un métier où les clients nous consultent de façon régulière, pendant une période longue.
Nous n’avons pas à nous mettre en quête de nouveaux clients éternellement.
Et lorsque nous avons nos premiers clients, nous aimerions les convaincre de notre compétence. Espérant grâce à cela, à la fois les garder comme clients, et lancer le cercle vertueux du bouche-à-oreille.
Je salue ces personnes qui doutent car elles ont conscience que notre rôle est important. Et qu’il est fondamental de ne pas faire n’importe quoi en séance avec un client.
Ce qui ne signifie pas que j’encourage la pression excessive, bien sûr !
Je pense que la peur de mal faire est l’apanage des thérapeutes dignes d’exercer ce métier. Ceux qui me font peur sont ceux qui ne doutent de rien!
Alors, oui, bien sûr, nous pouvons relativiser cette peur pour qu’elle devienne un garde-fou, et non une prison.
Heureusement, il est possible de s’extirper des sentiments désagréables (et infondés) de l’imposture.
Plusieurs axes de réflexion peuvent nous aider à retrouver le calme et la sérénité pour devenir un psychopraticien bien dans ses baskets, qui se sent à sa place dans ce métier.
Prendre du temps pour se remémorer ses réussites et ses succès est une des clés pour se soustraire aux doutes. Un autre élément est aussi très important : l’expérience, tout simplement.
Le syndrome de l’imposteur est en général temporaire (ou bien il s’agit d’autre chose plus profond). Il se manifeste à l’occasion d’un changement de vie important. Et il est aussi tout à fait normal de ne pas se sentir pleinement à l’aise tant que nous ne nous sentons pas expérimentés.
Il est normal d’avoir peur de ne pas savoir comment accueillir nos premiers clients, comment nous présenter à eux. C’est pourquoi nous abordons ces points dans notre module dédié à la Posture du Thérapeute.
De plus, les binômes d’entraînement que nous proposons dans le cadre de notre formation psychopraticien donnent cette première expérience des séances. Entrer dans la peau du thérapeute, de façon sécurisante et dans un cadre bienveillant, est le meilleur moyen de ne pas succomber au sentiment d’être un imposteur.
Il est aussi intéressant d’aller travailler sur soi sur ce point important.
Nous ne pouvons pas tout savoir, tout prévoir, tout anticiper. Et ce, quel que soit le nombre d’années d’expériences que nous ayons.
Notre métier de psychopraticien exige de nous que nous soyons dans l’acceptation de ces moments qui se présentent à nous. Par exemple, il peut arriver que nous engagions une technique, et que rien ne se passe comme nous l’avions imaginé. Parce que le client part dans une autre direction, parce que des émotions le submergent, parce que d’autres souvenirs refont surface.
Là aussi, notre module sur la Posture du Thérapeute nous permet de réfléchir ensemble pour placer le curseur de façon à trouver l’équilibre entre la juste remise en question et l’acceptation de ce qui est.
Avoir le sens des responsabilités est important pour un praticien en psychothérapie. Evidemment. Mais cela ne doit pas nous faire oublier que nous sommes deux pour faire ce travail psychologique.
Nous mettons à disposition nos connaissances, théoriques et techniques, sans pour autant être seul maître à bord.
Affirmer, imposer, induire, sont les réels dangers.
C’est un point sur lequel nous revenons régulièrement tout au long de notre formation psychothérapie. Proposer, interroger, soumettre des explications, voilà notre métier.
Il est important de pouvoir échanger sur sa pratiques, sur son lancement d’activité. Les espaces d’échanges sont aussi de formidables occasions de partager ses expériences, ses « tuyaux » concernant l’aspect commercial aussi.
C’est pourquoi nous favorisons ces rencontres chez Ita’Com.
Intégrer un réseau, et bénéficier d’un soutien, permet de se sentir épaulé et d’avancer sereinement.
Les supervisions donnent également cette possibilité d’être rassuré quant à sa pratique.
Pour finir, j’aimerais rappeler que devenir psychopraticien est un projet épanouissant à titre personnel et professionnel.
Il y a un point que je n’ai pas évoqué dans cet article, qui est la peur d’avoir des difficultés à suivre une formation psychothérapie.
Là aussi, la confiance en soi qui résulte de vécus négatifs sur ses compétences et capacités à apprendre font le lit des doutes qui peuvent conduire au blocage.
D’autres questions peuvent être soulevées à cette occasion : puis-je devenir psychopraticien si je n’ai pas le bac, si j’ai 40, 50 ou 60 ans ?
Toutes ces questions peuvent trouver une réponse favorable. Tout est question confiance en ses capacités.
Si vous souhaitez discuter de votre projet, n’hésitez pas à m’envoyer un message par notre formulaire de contact.