Psychologie positive, est-ce que ça marche vraiment ?

La psychologie positive est une discipline relativement récente. Elle a été fondée officiellement en 1998 par Martin Seligman, le président de l’association américaine de psychologie. Depuis, elle a pu faire beaucoup d’adeptes, y compris en France. Elle peut même apparaître comme un courant de thérapie à part entière.

Il arrive parfois que l’on oppose la psychologie positive à d’autres courants de thérapie. Certains considèrent que la psychologie « classique » s’intéresse aux vulnérabilités, aux maladies mentales, mais peu au bien-être et à l’épanouissement. Dit autrement, la psychothérapie consisterait à patauger dans les problèmes, à creuser un puits sans fond dans la douleur. Tandis que la psychologie positive cultiverait le bien-être, l’épanouissement et le bonheur. 

Et là, j’avoue, ça me fait bondir !

Doit-on opposer psychologie positive et psychothérapie ? 

Une psychothérapie intègre nécessairement des aspects de psychologie positive. Nous ne pouvons avancer qu’en identifiant nos forces, nos qualités, et en prenant en considération ce qui nous rend heureux. Une psychothérapie, ce n’est pas une suite d’échanges lugubres où on n’aborde que ce qui fait mal, et où on essaie tant bien que mal de limiter les angoisses. Nous ne focalisons pas que sur les aspects négatifs de la vie de la personne. Et lorsque l’on retourne dans des évènements difficiles du passé, c’est bien pour faire sauter les verrous qui nous empêchent d’être heureux. Car l’objectif d’une psychothérapie n’est pas d’aller « moins mal », mais bien d’être épanoui, confiant en soi et dans la vie.

Quelle est la différence entre psychologie positive et psychothérapie ?

La psychologie positive est aussi appelée « science du bonheur ». Elle cherche à encourager les patients à cultiver des attitudes et des comportements, ainsi que des pensées. Selon leurs études, cela pourrait concourir à rendre plus heureux un grand nombre de personnes. Pour cela, des exercices sont proposés. D’ailleurs internet regorge d’articles et de tutoriels pour se les approprier. Nous pouvons ainsi apprendre à cultiver notre gentillesse, exprimer notre gratitude. Ces exercices nous invitent à sourire, à pardonner. Parmi les propositions, nous trouvons l’invitation à tenir un cahier du bonheur, à s’entraîner à dire plus de paroles positives que de paroles négatives, …

Groupe de personnes disposées en forme de smiley content

Nous retrouvons ici des techniques relevant des thérapies cognitivo-comportementales ou TCC. L’objectif est de changer le comportement pour espérer un changement profond de la personnalité. Mais les statistiques sont imparables sur le sujet. A l’arrêt de la thérapie, le taux de rechute est énorme, ce qui va dans le sens d’un changement qui est resté en surface.

La psychologie positive en pratique

D’ailleurs, il est intéressant de constater que certaines personnes s’engagent dans ces exercices. Elles tiennent un cahier de leurs réussites personnelles, un journal des bonnes actions dont elles sont fières. Une comptabilité des situations positives vécues au cours de leur journée est rapportée dans leur carnet. Et puis elles arrêtent.

Plus tard, nous pouvons les entendre dire « ah oui, je faisais ça, ça me faisait du bien, mais j’ai arrêté, faudrait que je reprenne »… mais ne le font pas. Pourquoi ? Parce qu’au fond, il y a quelque chose de plus puissant.  Ce blocage est le même que celui qui empêche de le faire naturellement, spontanément, sans même avoir besoin de l’écrire nulle part. 

De l’utilité des exercices 

Lorsque nous sommes conscients de nos forces et que la fierté de ce que nous sommes est présente en nous, nous n’avons pas besoin de faire des exercices pour en être conscients. Cela fait partie de nous, et ça se manifeste naturellement, dans nos comportements, nos pensées, nos émotions. 

Je ne doute pas que ces exercices puissent, pour certaines personnes, leur faire ressentir un bien-être au moment où elles les réalisent. Mais c’est en général de courte durée, et le champ d’action est limité.

La vertu de la gratitude et du pardon existe, mais de manière réellement profonde et sincère. Et ce n’est pas ce que l’on atteint en pratiquant des exercices.
Je crois davantage à la puissance des paroles qui viennent du cœur qu’à celles que l’on prononce sur ordonnance.
Et c’est ce changement positif profond et durable qui se met en place au cours d’une psychothérapie.

Doigt qui pointe sur smiley content pour montrer qu'en psychologie positive on choisit d'être heureux

Conclusion

J’avoue, j’aime cette appellation de psychologie positive. Cette référence au bonheur et aux sentiments positifs me plaît bien. Ce qui me convainc beaucoup moins est le moyen d’y parvenir. 

J’ai cette impression que beaucoup voudraient résoudre leurs problématiques sans avoir à mettre le nez dans leurs douleurs enfouies. Est-ce seulement possible ? 

Bien sûr, nous pouvons rechercher un certain confort dans le travail de développement personnel. C’est même simplement humain et normal. De là à occulter tout ce qui nous a blessés, là, j’ai plus de mal à croire aux résultats.  

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