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Petit mot d’introduction
Je me souviens encore de mes premières séances en tant que psychopraticienne. Ce mélange d’excitation et d’appréhension, cette envie de bien faire, et parfois cette petite voix intérieure qui me demandait : « Suis-je vraiment légitime pour accompagner cette personne ? »
Si vous ressentez cela, sachez que c’est parfaitement normal. Même après des années de pratique, je ressens toujours une certaine émotion lors des premiers rendez-vous avec un nouveau patient. La différence ? Aujourd’hui, je sais que cette sensibilité est une force et non une faiblesse.
Ces premières rencontres sont cruciales – elles posent les fondations de tout le travail thérapeutique à venir.
Les bases d’une séance bien préparée
Les premières séances ne sont pas de simples formalités administratives avant le « vrai » travail thérapeutique. Elles sont déjà pleinement thérapeutiques et portent de multiples enjeux:
Pour le patient :
Pour vous :
Ce que j’ai observé : Les patients se souviennent souvent avec une précision étonnante de leur première séance, même des années plus tard. Ce n’est pas tant ce que vous dites qui compte, mais comment vous les faites se sentir.
Pour approfondir cet aspect relationnel fondamental, je vous invite à consulter mon article sur Les fondamentaux de l’accompagnement thérapeutique qui détaille les bases d’une relation thérapeutique réussie.
Avant même de se rencontrer
Mon astuce : J’aime prendre 10 minutes de silence avant chaque première rencontre. Ce rituel me permet d’être pleinement disponible, présente et centrée pour accueillir la personne qui va me confier une partie de son histoire.
Les premiers instants, décisifs
Les premières minutes déterminent souvent la tonalité de toute la relation thérapeutique :
Structurer la première séance
La première séance suit généralement cette structure, que j’adapte bien sûr à chaque personne.
Introduction (5-10 minutes)
Expression libre du patient (20-30 minutes)
Phase d’exploration guidée (15-20 minutes)
Conclusion et projection (5-10 minutes)
Ce que j'ai appris : Il est tentant de vouloir tout savoir dès la première séance. Résistez à cette tentation! Mieux vaut créer un climat de confiance que de recueillir exhaustivement toutes les informations.
Les questions essentielles à poser
Pour mieux comprendre les différentes approches thérapeutiques et comment les adapter à chaque patient, consultez Les différentes approches en psychothérapie où j’explique comment personnaliser votre accompagnement.
Les erreurs classiques même des praticiens expérimentés
1. Trop parler
2. Vouloir rassurer prématurément
3. Poser un diagnostic hâtif
4. Promettre des résultats spécifiques
5. Négliger le cadre
Ce que j’ai appris : Nos propres insécurités de thérapeute peuvent nous pousser à vouloir impressionner le patient, à montrer que « nous savons ». Paradoxalement, c’est souvent notre capacité à dire « je ne sais pas encore » qui inspire le plus confiance.
Évaluer la demande et poser des objectifs
L’une des tâches essentielles des premières séances est de clarifier ce qui est réalisable :
Si vous souhaitez mieux comprendre la différence entre les différentes approches d’accompagnement, mon article Différence entre psychologue et psychopraticien vous éclairera sur les nuances de notre profession.
Que noter et comment ?
Poser les jalons du chemin à parcourir
Pour finir sur une note positive
Toutes les techniques et tous les conseils du monde ne remplaceront jamais votre présence authentique et votre sensibilité unique.
Les premières séances sont comme les premières notes d’une mélodie que vous composerez ensemble. Il y aura peut-être quelques fausses notes, mais c’est la sincérité de votre écoute et votre capacité à vous ajuster qui feront la différence.
Faites confiance à votre formation, à votre intuition, et surtout à cette partie de vous qui a choisi ce métier pour de bonnes raisons. Les patients ne cherchent pas la perfection – ils cherchent une présence humaine capable de les accompagner dans leur vulnérabilité.
