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Petit mot d’introduction
Je vais être transparente avec vous : j’ai parfois résisté à ma propre thérapie. Oui, moi, Frédérique, qui forme aujourd’hui des psychopraticiens ! Comme beaucoup d’entre nous, je me disais : « Je connais déjà les mécanismes, je peux me débrouiller seule. » Quelle illusion !
Dans cet article, je souhaite partager avec vous pourquoi je suis convaincue que notre propre travail intérieur n’est pas un luxe mais une nécessité éthique. Plus encore, c’est le meilleur investissement professionnel que vous puissiez faire – bien plus puissant que n’importe quelle formation technique.
Nous sommes notre propre instrument de travail
Parlons franchement : en tant que thérapeute, vous êtes votre principal outil de travail. Ce n’est pas une métaphore, c’est une réalité concrète. Contrairement à un chirurgien qui peut compter sur son bistouri, ou un architecte sur ses logiciels, nous n’avons essentiellement que notre être pour accompagner nos clients.
Ce que j’ai observé : Les thérapeutes qui évitent leur propre travail intérieur finissent souvent par reproduire avec leurs clients les schémas qu’ils n’ont pas conscientisés. J’ai vu des collègues brillants intellectuellement être totalement démunis face à certaines problématiques qui résonnaient avec leurs propres blessures non résolues.
Pour comprendre comment cette dimension s’intègre dans la globalité de votre posture professionnelle, je vous invite à lire mon article sur Les critères pour devenir thérapeute qui explore les fondamentaux de notre métier.
Plusieurs chemins mènent à nous-mêmes
S’il n’y avait qu’une seule dimension à privilégier, ce serait celle-ci. Avoir vécu l’expérience de la thérapie de « l’autre côté du bureau » est irremplaçable :
Ce que vous y gagnez :
Questions à vous poser :
La supervision n’est pas réservée aux débutants, c’est un espace de croissance continue tout au long de notre carrière :
Ce qu’elle vous apporte :
Formes de supervision :
Au-delà des techniques, la formation continue est une opportunité de rencontre avec soi-même :
Types de formation à considérer :
L’approche intégrative : J’ai une vision de la formation qui va au-delà de la simple accumulation de techniques.
Chaque nouvelle approche est une occasion de vous questionner : « En quoi cette perspective résonne-t-elle avec ma vision du monde ? Comment l’intégrer authentiquement à ma pratique ? »
Nos fêlures laissent passer la lumière
La plupart d’entre nous sommes venus à cette profession portés par nos propres blessures. Loin d’être un handicap, c’est potentiellement notre plus grande force.
Reconnaissance de nos blessures et de leur impact
Exploration en profondeur avec l’aide d’un professionnel
Acceptation de notre vulnérabilité comme part de notre humanité
Transformation de nos épreuves en sagesse incarnée
Si vous doutez de votre légitimité, je vous invite à lire mon article La légitimité professionnelle du psychopraticien qui aborde frontalement cette question que nous nous posons tous.
Les résistances nous parlent
Plusieurs freins peuvent entraver notre travail sur nous-mêmes.
Mon expérience : J'ai longtemps résisté à aborder certains aspects douloureux de mon histoire familiale. Je craignais que déterrer ces blessures n'affecte ma stabilité professionnelle. C'est exactement l'inverse qui s'est produit : plus j'ai exploré ces zones d'ombre, plus ma présence thérapeutique s'est approfondie.
La conscience de soi se cultive jour après jour
Définir un cadre thérapeutique professionnel qui intègre votre bien-être est essentiel. Au-delà de la thérapie et de la supervision formelles, voici des pratiques que j’ai trouvées particulièrement utiles.
Prévenir l’épuisement professionnel
Notre métier nous expose particulièrement à la fatigue compassionnelle et à l’épuisement. Il est donc essentiel de préserver sa santé mentale pour bien accompagner les patients.
Limiter consciemment votre charge de travail (nombre de clients, types de problématiques).
Diversifier vos activités professionnelles (consultations, groupes, écriture, supervision).
Sanctuariser des espaces de ressourcement personnels.
Établir des frontières claires entre vie professionnelle et personnelle.
Oser demander de l’aide aux premiers signes d’épuisement.
Pour finir sur une note positive
En conclusion de cet article, je voudrais vous partager ma conviction la plus profonde : votre plus grande valeur en tant que thérapeute ne réside pas dans vos diplômes, vos certifications ou même vos techniques, mais dans la qualité de votre présence humaine.
Cette présence se cultive et s’affine à travers votre propre cheminement intérieur. Chaque pas que vous faites dans votre développement personnel résonne dans votre pratique, parfois de façons subtiles, parfois de façons spectaculaires.
N’ayez pas peur de vos zones d’ombre – elles sont précisément les terrains fertiles de votre croissance et de votre capacité d’accompagnement. Comme le disait Jung, « Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. »